mardi 19 juillet 2016
Le pneumatique fait plonger la balance commerciale française des équipements automobiles
Dans son bulletin Études et Éclairages de juillet 2016, les Douanes françaises font un point sur le solde des équipements automobiles en France sur les premiers mois de l’année 2016. Et les résultats ne sont pas très bons alors que la filière était traditionnellement excédentaire pour le pays. En cause : les pneumatiques dont les importations n’ont cessé de grimper depuis quelques années.
L’analyse des Douanes montre qu’à l’instar des véhicules, la France perd des parts de marché mondiales dans les équipements automobiles, du fait de la migration d’une partie de la production nationale vers les nouveaux États membres. La poussée des importations depuis cette zone, ainsi que depuis l’Asie, conduit à une érosion de l’excédent commercial des équipements, en passe de se transformer en déficit. De leur côté, les exportations progressent peu, les fabricants français privilégiant l’implantation de filiales à l’étranger pour être présents sur les marchés dynamiques.
Le solde commercial des équipements automobiles passe dans le rouge sur les premiers mois de 2016
Les équipements automobiles enregistrent un excédent conséquent jusqu’en 2010 (année record avec 3,1 milliards), mais qui fond progressivement pour s’établir à 0,7 milliard en 2015. Ce recul s’explique en grande partie par la volonté des équipementiers de se rapprocher des grands marchés porteurs et de bénéficier d’un coût modéré de la main-d’œuvre. Les constructeurs automobiles ont précédé les équipementiers dans leur mouvement de délocalisation. Aussi, les échanges de véhicules sont structurellement déficitaires depuis 2007, du fait d’un surcroît d’importations.
La France perd du terrain
En définitive, la France perd des parts de marché mondiales, notamment au profit des nouveaux États membres (NEM), revenant à la 7e place parmi les fournisseurs d’équipements (4e rang en 2004). Le recul est cependant encore plus marqué pour les véhicules (10e place en 2014, où s’implantent les grands constructeurs automobiles et leurs équipementiers. Le Japon et, dans une moindre mesure, l’Espagne et l’Italie, perdent également des parts de marché.
Hausse des importations de pneus
En France, la structure des échanges d’équipements automobiles est relativement proche à l’importation et à l’exportation, ce qui témoigne du fractionnement du processus de production à l’échelle internationale. Les importations de pneus (soit 10 % des achats d’équipements automobiles) connaissent une forte croissance entre 2005 et 2015 (+ 6 % par an), pour représenter 15 % des achats d’équipements automobiles en 2015. Cette progression relève à la fois d’une filialisation croissante des fabricants français (notamment dans les NEM) et de la concurrence étrangère (Allemagne et Royaume-Uni). Le solde des échanges de pneus passe ainsi d’un excédent de + 0,6 milliard en 2005, à un déficit de - 0,6 milliard en 2015. Il est responsable de l’essentiel de la dégradation du solde des équipements automobiles en dix ans.
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